Balade sur la rue Hamra

En quittant le quartier si « léché » et paisible de Saifi Village après avoir fait quelques courses dans les boutiques aux vitrines attrayantes, on traverse ‘Down Town’ pour regarder les fouilles archéologiques révélées lors de la reconstruction du Centre-ville. On en profite pour entrer dans les églises de la place de l'Étoile, et observer le Parlement qui surplombe les environs de toute sa splendeur.

Dans la rue John Kennedy qui mène à l’Ecole Supérieure des Affaires (ESA), côté mer, les habitations sont basses, la rue étroite. On trouve de nombreuses maisons anciennes à trois arcades, certes ébréchées mais encore ‘vivantes’. Seule la carcasse impressionnante de l’Holiday Inn sur la droite, portant les stigmates de la guerre civile, vient rompre l’impression de sérénité. En déambulant devant le bâtiment de l’ESA, beauté architecturale de l’époque du Mandat français qui a pendant un temps abrité l’Ambassade de France, on distingue son parc, un joyau arboré presqu’insoupçonné au cœur de la capitale. En contournant l’école sur la gauche, on rejoint la rue Clémenceau pour passer devant l’une des boutiques de « L’artisan du Liban ». A quelques pas, dans la rue Bliss, le café « Latte Art», à la décoration étudiée, permet une pause confortable.

En sortant, on descend vers la mer et on remonte la rue Bliss vers la gauche pour se fondre parmi la jeunesse étudiante de l’Université américaine de Beyrouth. On traverse le temps, le campus, ses cèdres millénaires et les bâtiments du XIXème siècle. Et l’on ressort comme par miracle sur la corniche où l’on s’arrête au pied du phare. On en profite pour prendre un jus de fruit frais auprès d'un marchand ambulant. On peut aussi se lancer dans une partie de backgammon si un partenaire de jeu est disponible. Ou alors, on observe tout simplement le spectacle des pêcheurs, les pieds dans l’eau et l’air de la mer pour tout oxygène.

Au bout de la corniche, en face de l’hôtel Palm Beach, il y a une boutique insoupçonnée, sans enseigne, qui s’ouvre sur un petit couloir. Tout y est beau, les objets, les tissus, la maison elle-même. A défaut de pouvoir y acheter quelque chose, on voudrait simplement prendre le temps de s’asseoir dans cette blancheur immaculée face à la mer bleue marine, et admirer le phare de Beyrouth d’un côté, la baie de Jounieh de l’autre, embrassant la ville dans un instant d’éternité.