Il circule tout au long de la corniche au volant de sa Mercedes jaune, où il a installé bouilloire et cafetière pour proposer du café libanais aux passants. Mohammed raconte à qui veut l’entendre ses jours passés dans la marine marchande. Apparemment, c’était un homme à femmes. Aujourd’hui, quand il ne sert pas le café aux joggers ou qu’il ne bavarde pas avec les touristes en anglais ou en arabe, il s’occupe en faisant des apparitions dans des publicités télévisées, ce qui lui permet aussi d’arrondir ses fins de mois. Si vous le voyez, n’hésitez pas à vous arrêter, son café est véritablement délicieux (il dit qu’il contient du viagra… allez savoir) et vous vous amuserez sans doute bien plus qu’à la table de n’importe quel autre établissement.
Le style de ces étudiants attire les regards et les appareils photos des touristes comme des journalistes. Nous ne savons pas si le nôtre les a perturbés ou pas, ils sont restés gentils et polis… mais avec, déjà, une certaine attitude de stars habituées aux feux de la rampe. Effectuer des sauts plus que périlleux entre les deux files de voitures, sur le terre-plein central qui sépare les deux voies de la route longeant le bord de mer, ne semble pas les impressionner non plus. Ils le disent eux-mêmes : ils sont là juste pour « faire du skate ». En fait, ils ont bien essaye de trouver un endroit plus approprié, mais d’après eux, les autorités ne les y ont pas vraiment aidés.
Deux gentlemen irakiens profitent sereinement de la vue sur la mer. Loin de la tourmente dans laquelle est plongé leur pays, ils sont en fait à Beyrouth pour raison de santé. Parallèlement à leur traitement médical, ils viennent sur la corniche, juste pour le paysage. Si par hasard vous passez par la alors qu’ils sont encore au Liban, ils apprécient beaucoup la compagnie. Et surtout, en touristes curieux, ils adorent poser des tas de questions sur Beyrouth.
Le parc d’attraction tout près du Cafe Rawda a de quoi laisser perplexe. Alors que la nuit tombe, on a l’impression d’évoluer au cœur du décor d’un film de Tim Burton… ou d’un film d’horreur des années 50, avec la nette impression qu’on va croiser à tout moment Chucky la poupée de sang et autre gentil petit personnage. En semaine, le parc est souvent désert, mis à part quelques employés qui vous demanderont plein d’espoir si vous n’avez pas envie d’essayer l’une des attractions. Le dimanche, quelques familles viennent se distraire. Pour ça, il suffit de regarder le grand mannequin qui constitue la pièce centrale d’un manège. Une sorte de « Notre Dame de Beyrouth » complètement décalée. Elle vous ouvre les bras, prête à vous accueillir pour un tour qu’on devine inoubliable.